Passants

Publié le par Carole

Passants
Passants
 
insectes hâtifs et ternes
dans les galeries d'ombres
de nos villes-lumières
 
passants 
toujours courant
passants toujours fuyant
 et toujours immobiles
tournant comme fuseaux
leurs pauvres chrysalides
 
sous le ventre du ciel
où le verre de Babel
a gratté les étoiles
 
en haine du silence
 
passants téléphonant
et passants écoutant
 
appelant
stridulant
chuchotant
implorant
ces voix
ces voix
ces voix
 
ces voix
sans fin
ces voix
là-bas
 
ces voix
 
 venues du vide
 
infimes
 
grésillements 
d'élytres au loin
qui les retiennent 
 
seuls
 
au brin de paille
de leur vie.

 

Publié dans Fables

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
S
Bonjour Carole,<br /> Poésie urbaine, alarme de nos nouveaux comportements et addictions, ce texte incarne avec justesse nos travers actuels. A bientôt. Suzâme
Répondre
É
Bonsoir Carole. Très joli poème...
Répondre
J
Des cris, seuls, sous le vent. Joli poème Carole ! Jonas
Répondre
A
Un poème qui crisse comme ces élytres sur le vide, et qui crie le néant de ces existences accumulées comme des points sur la nuit...
Répondre
J
Passants qui ne savent plus vivre autrement. Est-ce vraiment vie ? Amitiés. Joëlle
Répondre
M
Des voix, des bruits, dans le vent du matin où l'angoisse du soir...<br /> J'aime parfois les entendre
Répondre
B
Très beau. Merci.
Répondre
M
Et comment faisait-on avant à l'ère des fils attachés sur socle???? Je me demande ce qui nous liait les uns aux autres!
Répondre
L
Saisissante l'image, et si appropriée au texte! Quelquefois, dans les nuits où je ne dors pas, j'entends des voix, des voix, aux mot indistincts et mêlés, se mêlant, se répétant, comme celles de défunts qui ressuscitent et veulent me dire que nous en ignorons, des choses, nous qui croyons tout savoir! Des oie venues du vide: celles dont tu parles, peut-être?
Répondre
M
Une palissade peinte, ta photo, tes mots, et c'est toute la solitude des grandes villes qui nous sautent au visage. C'est bien vu, tellement bien dit !
Répondre
L
magnifique !
Répondre
A
N'a t-on pas créé toutes ces lumières pour nous attirer et mieux écraser les insectes que nous sommes?<br /> Quel beau texte, Carole et cette photo qui fait un peu froid dans le dos.
Répondre
Q
Passants... Mais savons-nous vraiment prendre le temps nécessaire à nos vies ?<br /> Merci pour tes mots, Carole. Passe une douce journée.
Répondre
J
Bonjour Carole... comme des petites fourmis nous sommes, jour et nuit... tjs affairé quelque part... ;-)
Répondre