Sur le chemin
Cour des Miracles
... ce porche à couvrir les mendiants sous la pluie, grimpant au mur comme une bête sur ses pattes de bois...
... ces maisons maigres en équilibre, qui béquillent et qui colimacent, et ces fenêtres en vis-à-vis qui se clignent de l'oeil....
... ces marches humides qui tortuent, ces bornes à uriner en chien battu, ce grand noeud à se pendre...
Pas de doute, on y est, on y croit, c'est bien là, c'est la cour des Miracles.
Argotiers et Ribauds, Caymans et Bélîtres, Rifodés et Milliards, Piètres et Francs-Mitoux, Coquillards et Narquois, Malingreux, Sabouleux, tristes Drilles, Cagous et grands Coesres, Archisuppôts du grand démon Misère... c'est ici que vos âmes contrefaites guérissaient du malheur en comptant leurs rapines, c'est ici qu'accroupis croupissants, guenilleux et puants, vous étiez malgré tout foules et peuples, que les rois vous craignaient, que les badauds vous lorgnaient comme oiseaux de gibets, qu'à la lueur glacée d'une chandelle grasse les gueuses vous donnaient à aimer et à boire, à chanter, à jurer - à crever.
Le sac
Suite du récit à lire sur mon blog de récits et nouvelles cheminderonde.wordpress.com
La Danse
Mais être un "regardeur", cela est-il possible, cela peut-il avoir sens et vie, si le regard n'accepte pas d'abord de se laisser appeler et séduire par un oeil qui l'invite ? S'il ne vient pas rouler, oublieux de lui-même, dans ce regard d'un autre, sinueux comme un point d'interrogation, troublant comme un serpent qui tente ?
Moussorgsky - Tableaux d'une exposition - Gnomus - 1874