recits et nouvelles
Elle n'aurait jamais dû. S'inviter comme cela, elle aurait dû se douter qu'il ne fallait pas.
Il y a des choses qui ne se font pas. Et aussi des choses qui font que ce qui ne se fait pas finit par arriver.
Car, franchement, elle aurait tellement préféré que rien n'arrive.
Pourtant, quand elle était descendue du train, à V., le vendredi soir, et qu'elle était sortie de la gare, elle avait immédiatement senti son coeur battre. Tout au long du chemin, elle avait pensé : c'est la ville de Patricia. Patricia habite ici. Patricia... Et elle avait regardé autour d'elle, attentive, vibrante, comme si chacune de ces femmes qu'elle croisait dans les rues avait pu être Patricia. Patricia... Il y avait si longtemps qu'elle ne l'avait pas vue. Mais comment aurait-elle pu oublier Patricia ? [...]
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Si on avait demandé à Géo Dubeaussage pourquoi il s'était inscrit au bac, à quatre-vingt-six ans passés, alors qu'il était pensionné de l'Etat, et qu'il n'avait plus, en fait de curriculum vitae, qu'à s'occuper de celui qu'il allait bientôt devoir fournir à Dieu... il n'aurait pas bien su quoi répondre.
Il y avait tant de raisons qu'au fond, il n'y avait plus de raison.
Si quelqu'un lui avait demandé pourquoi, contre tout espoir et à son âge, il s'était inscrit au bac... quelqu'un... disons, par exemple, ce journaliste du Phare, assis là, en face de lui sur le canapé [...]
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Quand Sophie Clémençon avait posté, la veille, sa lettre de candidature pour le poste de chef de rayon expert surgelés qui allait être vacant, elle s’était préparée à quelques difficultés. Elle savait que les postulants seraient nombreux, que la direction allait recevoir des paquets de CV par centaines. Elle savait bien aussi qu'on choisirait à la fin quelqu'un d'autre qu'elle, évidemment, quelqu'un de l'extérieur, quelqu'un de bien plus jeune, avec des diplômes et des références. Mais elle avait tenu à envoyer la lettre. À ce qui s'était passé ensuite, à tout ce que cette candidature absurde allait déclencher, comment aurait-elle pu s'attendre ? [...]
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Ce chien, ce chien... Il l'avait réveillée bien avant l'aube, ce matin. Et il continuait... il continuait... C'était exaspérant. Elle ouvrit les volets, se pencha un instant à la fenêtre... Qu'est-ce qu'il avait donc, ce chien ? Pourquoi les gens avaient-ils des chiens ? Etait-ce vraiment pour exaspérer leurs voisins ? Et brusquement elle entendit : derrière l'appel du chien, il y avait un autre appel... un miaulement de terreur... Et un autre appel encore, celui d'une vieille voix, une voix de femme, qui répétait doucement : "Eléonore, descends ! descends, Eléonore..."[...]
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Je m'étais un peu égaré... Le lieu était si inhospitalier, vertigineux, confus... sentiers tournoyants et rivages en méandres, marécages exhalant leurs brouillards... Et personne pour vous indiquer le chemin, rien que des ombres s'esquivant, de vagues silhouettes qui paraissaient ne rien entendre... Pas un panneau, pas un hameau, pas une guérite, pas une sentinelle...
J'ai tout de même fini par tomber sur un bâtiment presque en ruines qui émergeait des brumes entassées. Une porte vitrée indiquait : " Bureau des entrées"...
J'ai poussé la porte [...]
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C'était un soir de mai si doux. Un soleil tiède hésitait sur le seuil, devant la porte entrebâillée, secouant la poussière comme un rideau léger. Au fond du magasin plein d'ombre, Gilbert Kaefer, le vieux propriétaire de la "Librairie classique et moderne" de la rue Racine, accoudé à son comptoir, rêvait [...]
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Alex suit les lignes du doigt, c'est comme ça qu'on fait pour lire sans se tromper. Et lire un journal... ah, c'est dur... ! En fait, c'est la première fois qu'il essaie de lire un journal, qu'il essaie vraiment, alors il a peur de se tromper, encore plus peur de se tromper que d'habitude. Il suit les mots du doigt, il va sans se presser, attentif à comprendre [...]
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— Et le sel ? où il est, le sel ? hein ?... ça manque de sel, tout ça... ! Tout manque toujours de sel, aujourd'hui... Où il est donc, le sel ? Passez-moi le sel !
— Oh lui, avec sa manie du sel...
— Et la bonne femme, toujours à le mettre, elle, son grain de sel... Mais il est où, à la fin, ce sel ? passez-moi donc le sel ! [...]
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