recits et nouvelles
"J'ai soif"... En prononçant ces simples mots, tout à l'heure, je me suis souvenue. Il y avait des années, des dizaines d'années, que je n'y avais plus pensé...
J'ai-soif. C'est ainsi que nous appelions, lorsque j'étais enfant, dans mon petit village, le pitoyable ivrogne qui venait quelquefois cuver son vin sur la place de l'église, après […]
Suite du récit à lire sur mon blog de récits et nouvelles cheminderonde.wordpress.com
Il a posé sa sono sur le trottoir. Il a placé une pièce dans le chapeau rouge. Il a sorti la clarinette de son étui. Il a enclenché la sono. Et il a attendu, en retrait dans la coulisse, debout contre le mur gris, l'entrée du chef. Les applaudissements ont retenti.
Alors il s'est avancé, il est entré en scène à son tour, et le public a applaudi plus fort. Il a salué. Très bas. Heureux d'être ainsi attendu. Le chef a fait signe. L'orchestre a commencé à jouer [...].
Suite du récit à lire sur mon blog de récits et nouvelles cheminderonde.wordpress.com
C'était un vendredi. Un vendredi soir très ordinaire à Banalité. Je faisais mes courses dans un supermarché du centre-ville. Comme chaque vendredi soir. J'étais au rayon fruits et légumes, pour être tout à fait précise. Et même à la pesée, en train d'acheter des pommes. Des "Tentation", mes préférées. Oh, rien de vraiment luxueux, des [...]
Suite du récit à lire sur mon blog de récits et nouvelles cheminderonde.wordpress.com
Pépé, je ne l’ai vu qu’une fois.
J’avais six ans, sept ans peut-être.
C’était un jour d’été. Mes grands-parents m’avaient emmenée avec eux [...]
Suite du récit à lire sur mon blog de récits et nouvelles cheminderonde.wordpress.com
Elle allait s'engager dans le chemin de Villefrancoeur. C'était jour de marché, et elle avançait d'un bon pas en serrant son panier dans le petit matin frisquet. Soudain il avait été là. Là, juste devant elle. A se moquer, à lui barrer le chemin et à lui rire au nez insolemment. Planté comme un vaurien dans le champ d'Emile, juste avant la barrière, en plein devant l'allée qui menait à la Rongeonnière. [...]
Suite du récit à lire sur mon blog de récits et nouvelles cheminderonde.wordpress.com
Peut-être que son fils, au fond, avait eu raison de la mettre en garde... ce n'était pas prudent, cette idée de chambre d'hôte. On ne savait jamais qui pouvait débarquer, à l'improviste, qui pouvait faire irruption, soudain, dans la grande maison trop belle où elle vivait seule. [...]
Suite du récit à lire sur mon blog cheminderonde.wordpress.com
Il était dans les bois de La Brosse avec le patron quand ça avait commencé.
Là-bas, tout près, très loin, il n'était pas très sûr. Un drôle de bruit, comme des bûcherons qui auraient jeté la hache sans répit, un vacarme sourd et pressé qui inquiétait.
Il posa sa hache. Écouta.
Cela venait de partout. De Châteauneuf et de Saint-Denis. De Saint-Martin et de Germigny, et même de l'autre rive de la Loire.
Les cloches.
Elles sonnaient sans s'arrêter, toutes ensemble, au rythme fou d'un forestier enragé [...]
Suite du récit à lire sur mon blog de nouvelles cheminderonde.wordpress.com
Il s'est installé sur la grève, près de la coque retournée. A quelques pas se tient un soldat en faction, en uniforme vert de gris, casque vissé sur une nuque grise et mitrailleuse en berne.
Mais il a décidé de ne pas se laisser intimider, le patron Guilcher. Il est venu repeindre son canot.
Ce matin il l'a encore retrouvé griffé de coups de lame [...]
Suite du récit à lire sur mon blog cheminderonde.wordpress.com
Sur l'île aux peupliers, on continuait à tirer. Pauvre tonnerre s'évertuant dans le lointain... c'était un feu d'artifice si modeste.
Pourquoi était-il parti avant la fin ?
Maintenant, il avançait seul dans les rues du village. Les réverbères allongeaient son ombre sur la route. Il lui semblait marcher derrière lui-même.
Là-bas, cependant, les salves s'intensifiaient, tambourinaient et roulaient dans un crépitement de grêle. Le bouquet, pensa-t-il avec une sorte de regret. Il imagina les frêles roses de lumière s'envolant au-dessus des arbres, retombant lentement en pétales d'étincelles, puis s'éteignant, haillons d'épines grises, dans la nuit refermée [...]
Suite du récit à lire sur mon blog de nouvelles cheminderonde.wordpress.com
Le maître venait de se mettre en route, dans le vent froid qui fouettait jusqu’au coeur son frêle corps humain, le laissant comme nu dans ses os délavés.
On l’avait appelé "Bashô", le maître du Bananier, parce qu’il s’était installé, après s’être engagé sur la voie de la poésie et avoir abandonné les honneurs du palais et les prérogatives des samouraïs, dans une humble cabane, plus pauvre que la plus pauvre cabane du plus pauvre des paysans, devant laquelle un disciple avait planté un bananier, pour le nourrir et l’ombrager. Mais un jour la cabane avait brûlé avec le bananier. Le maître avait longuement contemplé les cendres de ses dernières possessions terrestres. Il avait compris qu’il lui fallait reprendre, vieilli, et plus léger encore, la dure voie de poésie, jusqu’à ce terme de perfection qu’il n’avait fait encore qu’entrevoir, et il était parti pour un voyage de mille lieues vers son pays natal [...]
Suite du récit à lire sur mon blog cheminderonde.wordpress.com