Les cyprès
Le cimetière est à l’écart du village.
La route monte un peu, d’abord on n'aperçoit rien. Puis, lentement, on les voit surgir. Les cyprès d’abord, un à un, les croix ensuite, et enfin le muret rectiligne. C’est, posé entre la terre nourricière et le ciel immense de la Beauce, comme un de ces temples primitifs construits en plein air, où de hautes statues sans visage, immobiles et semblables, mystérieusement se dressent, selon des lignes géométriques dont l’ordre nous échappe. Tout cela austère, solennel et dépouillé, vaguement sinistre, d'une pureté saisissante de formes et de couleurs. On se surprend à regarder longtemps, sans comprendre pourquoi c'est si beau, finalement. Puis on reprend la route. Il y a là des gens dont nous portons le nom, des gens qui nous attendent. Tout est très simple, au fond.
La route monte un peu, d’abord on n'aperçoit rien. Puis, lentement, on les voit surgir. Les cyprès d’abord, un à un, les croix ensuite, et enfin le muret rectiligne. C’est, posé entre la terre nourricière et le ciel immense de la Beauce, comme un de ces temples primitifs construits en plein air, où de hautes statues sans visage, immobiles et semblables, mystérieusement se dressent, selon des lignes géométriques dont l’ordre nous échappe. Tout cela austère, solennel et dépouillé, vaguement sinistre, d'une pureté saisissante de formes et de couleurs. On se surprend à regarder longtemps, sans comprendre pourquoi c'est si beau, finalement. Puis on reprend la route. Il y a là des gens dont nous portons le nom, des gens qui nous attendent. Tout est très simple, au fond.