Pourquoi, monsieur Kilic, pourquoi m'avez-vous fait cela ? Pourquoi ? Pourquoi donc ? Vous n'aviez rien à me reprocher pourtant, non vraiment, je ne comprends pas... vous n'aviez aucune, aucune raison de m'en vouloir... J'ai beau chercher et chercher encore, je ne vois pas, monsieur Kilic, ce que vous auriez pu avoir à me reprocher... Et moi, monsieur Kilic, moi, je vous l'assure, c'est bien la première fois que j'ai à me plaindre de vous... Nous étions de si bons amis, jusque-là. [...]
Suite du récit à lire sur mon blog de nouvelles cheminderonde.wordpress.com
Bois flotté

La reine des abeilles


Ce que dit la gargouille

Les magnoliers
Puisque vous me parlez de magnolias... oui, parlons des magnolias - qu'on appelle au Jardin d'ici des magnoliers.
On en a planté beaucoup, depuis le fameux magnolier d'Hectot, si vieux qu'il paraît désormais s'absorber dans la contemplation de ce curieux champignon qui lui pousse comme un visage en travers de l'écorce.

J'aime aussi le port hautain et la splendide floraison du magnolia de Soulange... - que l'on nomme, en ce lieu où chaque arbre est un brin de fable, "magnolier de belle apparence".
Mais ce qui me fascine vraiment, chez les magnoliers aussi bien que chez les magnolias, c'est qu'ils puissent ainsi, tous, tout savoir de la beauté.
Il faut les voir faire jaillir vers le ciel leurs grandes fleurs ardentes comme des cierges - comme si jamais aucun autre désir ne les avait animés que de poser sur leurs branches de grands bouquets d'oiseaux parfaits.
On ne peut rien imaginer de plus éclatant.
On ne peut rien imaginer de plus triomphant.
On ne peut rien imaginer de plus beau.
On ne peut rien imaginer de plus bref.
Car voilà que le vent a cueilli de sa main distraite les fleurs immenses. Et qu'elles s'envolent en minces flocons roses comme une neige de couchant. Et puis voici qu'accourt la pluie capricieuse et avide, qui s'en joue un instant pour les jeter à terre. Enfin la nuit les glace et les froisse en ses ombres, et les laisse meurtries comme des étoiles tombées.
Pourtant les magnoliers trônent encore, nus et noblement indigents, indifférents. Et c'est bon de marcher à leur ombre, dans les allées semées de fleurs mortes et toujours vivantes, sur les traces légères du grand bouquet-merveille qui fleurissait hier.
Ils savent tant de choses, les magnoliers. Ils savent, comme les dieux, que la beauté n'aspire qu'à se donner et à se perdre, à se disperser dans le monde tel qu'il est, à se faner sous les pas des vivants,
aussi indifférente à sa disparition qu'elle était ardente à venir au monde.

.
Le cerisier du Japon


.
Tourner en rond

L'arbre du pont

Le bureau d'à côté
Quand il entra dans son bureau, il fut d'abord frappé par le silence. Par l'inhabituelle densité du silence. Toutes les machines étaient à l'arrêt. Et désormais, tous les employés étaient partis. Il ne restait que le vieux gardien qui faisait péniblement sa ronde, et qui l'avait salué de loin, lorsqu'il s'était garé à l'entrée des bâtiments de l'administration.
On était encore en mars mais il faisait très beau. Un de ces beaux temps magiques et légers de printemps précoce qui l'aurait attiré irrésistiblement vers la mer, autrefois [...]
Suite du récit à lire sur mon blog de nouvelles cheminderonde.wordpress.com
Trace d'enfance
