Tout l'or du monde
Pénestin, plage de la Mine d'or
En ce jour de rentrée, dans la tiédeur de l'été qui s'attarde, une dernière pensée de vacances, qui me revient sous l'or du soir...
C'était en août, à Pénestin, sur la plage de la "Mine d'or".
Il était si étrange de se souvenir qu'on avait vraiment creusé là, au XIXème siècle, au temps de ces grandes ruées qui scandèrent l'élan de l'Occident vorace, une mine d'or à ciel ouvert. Là, vraiment là, tout au bord de la mer, dans l'extraordinaire falaise rousse, coteau fossile d'un fleuve ancien avalé par la mer, trésor géologique de sédiments empoussiérés de pépites, presque un siècle durant, on avait pioché et détruit, saignant la roche. Puis la mine s'était éteinte, abandonnée, l'or ainsi extrait n'étant pas assez rentable pour répondre aux désirs d'un XXème siècle plus fiévreux et cupide encore que son prédécesseur.
De tant d'efforts absurdes, il ne reste plus rien, que cette longue plage aux couleurs fauves, luisant dans l'or du soir au miroir des marées.
Et ces libellules innombrables dansant sur la corniche, demoiselles très blondes dans leurs ailes de tulle à coins dorés.
Tout l'or du monde. Celui qui ne s'achète pas.