Par un soir de janvier
On n'est jamais seul avec son piano.
C'était pourtant un triste soir de janvier qu'il allait passer seul encore, avec son chien et son piano.
Il se mit au clavier. Un nocturne de Field, mélancolique comme une mélodie d'exil, métallique comme un ciel gris d'hiver. Les notes résonnaient sombrement et le chien se mit à gémir faiblement, en signe de protestation. Il cessa de jouer, et pensa un moment à ce Field, un Irlandais qui était allé se perdre en Russie, loin de la mer, dans la neige de Moscou, pour y trouver le succès, et qui l'avait trouvé, mais n'avait plus rien fait de propre que ces nocturnes au goût d'exil et de solitude.
On n'est jamais seul avec son piano. Sauf en Russie peut-être. Par un soir de janvier.
Il caressa la tête du chien. Lui aussi avait l'air de se sentir seul. [...]
Suite du récit à lire sur mon blog cheminderonde.wordpress.com