Ciel captif
Souvent, en ville, on marche dans des rues où les murs vont si haut, où les murs vont si gris, qu'on ne voit plus le ciel. On se souvient des champs tout bordés d'horizon où l'on allait, enfant, portant sur ses épaules le firmament entier, léger et frissonnant.
Et puis on aperçoit, pendu à sa muraille comme un tableau de maître, un beau morceau de ciel captif, infusé de nuages, remué d'infini, pris tout vivant au piège d'une vitre.
C'est idiot, on sait bien, mais brusquement on a envie de courir - comme avant.