L'art des mélancoliques

Publié le par Carole

pommeraye-travaux.jpg

 

Le Passage est en travaux, et l'on brosse la peau décrépite des statues immobiles, avant de la rajeunir au lait de chaux. C'est bien étrange à voir, toutes ces allégories qu'on met à nu, ce petit peuple de dieux muets dont on déboulonne patiemment les mystères. 

Tiens, celui-ci, l'enfant-Navigation, je l'avais déjà photographié plusieurs fois.

Couronné d'étoiles, par exemple :

 pommeraye étoiles 2


Ou mordu d'araignées obscures :


enfant- araignée version 2


Demain, plus tard, je vous le montrerai encore sans doute, blanchi de neuf, et déjà se couvrant de poussière.

La photographie est l'art des mélancoliques, acharnés à saisir ce qui fuit. Petits Poucets ramassant les instants, et semant leurs images pour tracer le Passage.

Mais cette statue, pourquoi vous ai-je dit qu'elle représente la Navigation ? je crois qu'elle est plutôt l'allégorie du Temps. C'est lui qui tient la barre. Toujours.

 


Publié dans Nantes

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D
une nostalgie au delà de votre regard<br /> <br /> merci<br /> amicalement<br /> Danielle
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C
<br /> <br /> Merci Danielle. Je vous réponds tardivement, ayant été malade assez longuement. Amitiés.<br /> <br /> <br /> <br />
M
J'aime beaucoup ce temps qui passe et réussit à donner un âge aux statues!
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M
Beaucoup de nostalgie dans ces photos qui marquent le passage du temps, beaucoup d'espoirs aussi, car l'enfant qui navigue sur les flots immobile du Passage renaîtra demain, rajeuni, différent et<br /> pourtant semblable, immuable, bravant le temps et son passage.
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C
<br /> <br /> Oui, il a déjà traversé presque deux siècles - et il est toujours aussi beau, même couvert de toiles d'araignées, même en proie à la brosse...<br /> <br /> <br /> <br />
N
Naviguer avec toi sur le temps ineffable de la mélancolie...
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E
art de saisir ce qui fuit, pas toujours mélancolique de figer un bel instant, conserver la beauté à l'abri des outrages du temps, noter ce qui est notable,témoigner, montrer, démontrer...
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C
<br /> <br /> mais parce qu'on a cette conscience mélancolique du temps qui détruit, non ?<br /> <br /> <br /> <br />
R
"Oh ! combien de marins, combien de capitaines<br /> Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines,<br /> Dans ce morne horizon se sont évanouis !<br /> Combien ont disparu, dure et triste fortune !"<br /> <br /> N'en déplaise à Hugo, celui-ci du Passage ne sera pas de passage : il subsistera et continuera probablement à observer le monde, vil, de tous ceux qui auraient bien besoin eux aussi, qu'on leur<br /> "brosse la peau décrépite"...
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C
<br /> <br /> Je crois qu'on devra user bien des brosses. Mais Passage Pommeraye, c'est vrai qu'il flotte un petit parfum d'éternité.<br /> <br /> <br /> <br />
A
Réconfortant Petit Prince urbain qui traverse le temps la tête dans les étoiles...
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C
<br /> <br /> Je l'aime bien, et le photographie souvent.<br /> <br /> <br /> <br />
J
L'enfant navigation, en effet... pollution des villes, ces statues passent au nettoyage manuel et en douceur ! Merci Carole...
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