Pâques

Publié le par Carole

Pâques
Tout à l'heure, je traversais la place Royale. Il faisait triste, il faisait foule, il faisait gris - avril revêche attendait son printemps en faisant les cent pas.
 
J'ai d'abord vu cet homme qui dessinait sur le trottoir, avec ce qui m'a bien semblé être du marc de voyant, une de ces fleurs immenses qui dans les dessins d'enfants sont comme des soleils montés en graines.
 
Un peu plus loin, il était là, celui qui écrivait, assis dans son recoin. Personne ne le remarquait, et lui ne remarquait personne, tandis qu'il posait lentement sur son cahier, l'un après l'autre, les mots qu'il choisissait. 
Une fanfare joyeuse tintamarrait quelque part son sacre du printemps. Il écrivait, il écrivait toujours, patient comme un poète.
Pâques
Et... comment l'expliquer ? Vraiment c'était si ténu : il y avait quelque chose, cet après-midi, sur cette place, dans ce samedi d'avril frisquet. Il se passait quelque chose. De très léger de presque imperceptible.
Oui, je crois bien que c'était lui, l'esprit de Pâques, qui se glissait parmi nous. Incognito. Bien là pourtant.
L'esprit de Pâques, léger comme un soleil d'enfant roulant parmi les fleurs.
L'esprit de Pâques... 
Lorsque tout est possible, et qu'on y croit vraiment, et que tout va pouvoir commencer, bientôt, dans le coup de trompette du printemps revenu.

Publié dans Nantes

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
C
"Vos yeux méritent Carole !" Merci encore et toujours pour votre regard qui ressuscite la moindre chose.
Répondre
M
Eh oui, ce petit sursaut printanier fait beaucoup de bien, on a envie de s'emplir les poumons d'air parfumé aux arômes de la saison!
Répondre
J
Très joliment poétique, ce texte... L'esprit de Pâques, pourquoi pas après tout, quelque chose de léger et d'imperceptible, oui, peut-être cela. Merci Carole. Jonas
Répondre
A
Un souffle. rien qu'un souffle, mais si important.
Répondre
D
On la sent cette chose ténue dans cette photo et dans ton texte.
Répondre
Z
sinon, et rien à voir, j'essaie canalblog...
Répondre
C
Pourquoi pas ?
Z
il est étonnant, ton billet...: la fin semble optimiste et pourtant je ne le ressens pas cet optimisme , en lisant...Est ce moi ou .....<br /> peut etre que l'on se dit qu'après une telle grisaille, ça ne peut qu'aller mieux..?
Répondre
C
ça doit être parce que tu ne sais plus ce que c'est, que de s'en aller de l'hiver au printemps, en passant par le gris de la pluie.
G
Tu as le bon coup d’œil... dirait Lissac
Répondre
L
Merci pour ce billet plein d'espoir, de frémissement, de deviné, chère Carole. Oui, un homme dessine sur un trottoir, et tout change. Parce qu'il a osé ce geste de liberté; un autre écrivait, rien que pour lui, et recevait comme chacun, sans le savoir, cet 'esprit de Pâques" dont tu es nimbée, chère Carole, et que tu nous transmets. <br /> Lorrain
Répondre
N
Ce moment suspendu, si bien évoqué, est-ce le sortir de la frilosité hivernale, qui fait de ce temps de Pâques, avec le printemps revenu, ouvrir chacun à l'autre, à sa propre créativité, à l'émerveillement? ...Avant de retomber dans le train train?
Répondre
F
comme tu dis il faut y croire : bonnes fêtes de Pâques
Répondre
Q
Ce moment capturé est comme l'un de ces chocolats de Pâques que l'on savoure doucement pour mieux s'en imprégner.<br /> <br /> Merci, Carole... j'ai adoré !<br /> Passe un bon dimanche. Joyeuses Pâques à toi.
Répondre
M
Joyeuses Pâques Carole..<br /> Que l'esprit de Pâques reste encore un moment sur terre !
Répondre
A
Bravo... L"esprit de Pâques qui glisse avec la concentration et l'application des créateurs, des poètes... trop beau, Carole , merci !<br /> Je te souhaite un très beau dimanche plein de joie.
Répondre
M
Ecrire, dessiner, créer, donner vie....Il est bien là le printemps, timide mais à l'affût de quelques degrés de plus, pour éclater enfin !
Répondre
R
Il y a toujours un bouton de printemps, imperceptible d'abord, plus présent ensuite, qui se donne le temps, quelque part, d'éclore en fleur ...
Répondre
A
On ne le sent pas beaucoup, le printemps, cette année, dans ma ville toute mutilée et privée de ses arbres, mais ce matin en lisant "avril revêche attendait le printemps en faisant les cent pas" et des "dessins d'enfants comme des soleils montés en graines", je me suis dit: voilà, je l'ai eu, mon printemps.<br /> Merci Carole
Répondre
M
Bonjour carole,<br /> <br /> Il y a ainsi, parfois, ce que l'on nomme un "moment de grâce". Tout est plus beau, plus humain, plus tendre, plus chaleureux. Quel beau printemps que tu nous décris là: un printemps de poètes<br /> Bonnes Pâques à toi Carole<br /> ;)
Répondre
J
Bonsoir Carole... j'aime bien ces deux hommes dans leur bulle tandis que les passants regardent ou pas, l'un dessine une fleur, l'autre.... ah difficile à dire, mots ou croquis... bon dimanche pascal aussi, jill
Répondre