Une larme de sèvesang
Ils venaient de passer. Avec leurs instructions, leurs tronçonneuses, leurs certitudes.
Ils avaient scié tranché sectionné éradiqué la branche. Puisqu'elle gênait qu'elle dépassait qu'ils le savaient et que c'était si simple avec la tronçonneuse.
Ils étaient repartis aussitôt tronçonner taillader débiter la forêt rectifier la planète façonner l'univers à la mesure des hommes.
Il y avait eu d'abord ce silence qui succède toujours aux crimes.
Puis lentement sur la blessure ouverte avait roulé cette goutte.
Une goutte de sèvesang, échappée à ce dieu qui vivait dans cet arbre.
Une larme de sèvesang, versée sur la nature vaincue,
et peut-être aussi sur les hommes.
Parce qu'ils sont si seuls.