Au balcon
La nuit tombait. J'avançais égarée. Il était au balcon.
— Psitt !
J'ai levé la tête.
— Tu m'as appelée ? Qu'est-ce que tu veux ?
— Psitt ! Psitt !
— Tu sais donc où je vais ? Conduis-moi s'il te plaît...
— Pssitt !
— Pourquoi m'avoir fait signe, si tu voulais te taire ?
Mais lui, l'index sur la bouche, il ricanait là-haut, comme un oiseau malin :
— Psitt, psitt ! Psitt !
Il ne faut pas compter sur les anges pour nous indiquer le chemin. Mais s'ils sont au balcon, à nous faire signe et à nous regarder avancer dans la nuit, c'est sans doute, après tout, qu'il y a un chemin, quand même, quelque part...
J'ai poursuivi ma route. L'ombre noyait la ville. Lui, derrière moi, tout doucement, il appelait encore, comme on chuchoterait des secrets sans les dire :
— Psitt, psitt... pssitt... psssittt...