Top articles
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Architecte des ombres
L'ombre souple, inclinée comme une fleur au bras du jour, posait tant de lumière sur le mur que je me suis arrêtée, éblouie. Le réverbère s'était uni au ciment lisse et nu, au bois grossièrement cloué, et, ensemble, par la grâce de l'ombre, ils étaient...
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Passages
Passage Pommeraye - 14 novembre 2013 Jamais il n'a aussi bien mérité son nom, ce Passage, que depuis qu'on y fait des travaux. Chaque jour, dans la pénombre vague qui règne sous les bâches et les échafaudages, quelque chose se transforme, et l'on sait...
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La vie est belle...
Je sortais d'un hôpital, il faisait gris, il faisait triste, il faisait froid, il faisait pluie. Alors, quand dans la rue étroite et longue comme un jour sans soleil, j'ai lu : " LA VIE EST BELLE " , je me suis dit que cela valait bien qu'on s'arrête...
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Les murs ont des oreilles
C'est quand les humains ont des oreilles pour ne pas entendre et des yeux pour ne pas voir, que les murs ont des oreilles pour épier les humains, et des yeux pour les percer à jour. Mais parfois quelqu'un passe, un rêveur, un idiot, qui recouvre les murs...
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Impression d'hiver
Papillon des beaux jours écrasé par l'hiver, tu étais sous mes pas le mégot du bonheur, promis au caniveau. Je n'ai pas voulu marcher sur ton corps, j'ai pris entre mes doigts ton cadavre léger, j'ai voulu le lancer, cerf-volant de l'été, au vent gris...
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Ginkgo
J'ai aperçu dans la nuit cette feuille d'automne poussée sur la branche naissante d'un jeune tronc de ginkgo – le plus vieil arbre connu en ce monde. Il m'a semblé qu'elle rayonnait comme la terre, cette vieillarde toujours enfant qui tournoie dans le...
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L'instant qui passe
"C'est une façon de vivre." (Henri Cartier-Bresson) Il y a l'instant décisif, celui de Cartier-Bresson, l'instant du grand photographe, celui qui s'enfoncera comme un clou dans la grande muraille d'éternité, pour y suspendre à jamais l'image en gloire....
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Né d'une goutte de pluie
Le petit escargot s'en allait parmi les roses encore humides, voyageur minuscule dans un pays de miroirs et d'étangs. Portant comme une perle sa coquille transparente, il semblait né d'une goutte de pluie. A chaque averse le jardin renaît, pur et lavé...
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Travaux
Nantes - Passage Pommeraye - 6 novembre 2013 Le Passage n'a jamais été aussi intéressant que depuis qu'il est en travaux. C'est comme si ce grand remuement des lieux, ces vastes échafaudages s'entrecroisant aussi confusément que les escaliers des gravures...
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Ici aussi
Depuis le temps que je passe devant cette inscription... j'ai fini par la photographier : la mousse allait l'emporter sur les mots charbonnés, et la pluie de novembre, de ses larmes hypocrites, travaillait sournoisement à en délaver le sens. Le dernier...
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Orphée dans le métro
En lisant récemment ( link ) que le grand street-artist Banksy avait échoué à vendre à vil prix dans la rue les oeuvres qu'il écoule d'habitude à prix d'or dans les plus célèbres galeries, j'ai repensé à Orphée dans le métro... L'expérience est connue....
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En liberté
C'était au Cap de la Hague, face à la mer. On ne le voyait pas, le taureau du grand pré. Je l'ai imaginé là-bas, au bord de l'horizon, en liberté, galopant dans le vent et poursuivant les vagues au loin qui roulaient dans le bleu. Je l'ai imaginé ivre...
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Comme un prisonnier
Je l'ai suivi un moment... avant de le doubler... Il avançait si lentement dans les allées du Jardin. Il tenait ses mains dans son dos, comme un prisonnier. Comme un prisonnier il savourait sans se presser ce moment de bonheur au jardin, ce doux chemin...
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Envol
Voilà. C'est fini. L'exposition est terminée. On démonte aujourd'hui les beaux livres volants que Claude Ponti avait lancés dans le ciel du jardin des Plantes comme des albatros. On couche à terre les grands mâts qui les emportaient dans les airs. Voilà...
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Automne à la vitre qui pleure (réédition)
Mains brunes perles et pluie qui pleure L’automne bat sur cette vitre La mesure simple de la vie Un arbre jaune au vent se donne Dans l’herbier gris des jours passés Qui a jeté les feuilles mortes Au grand hasard des pages enfuies De nos mémoires éparpillées...
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L'oiseau-fleur (réédition)
Jardin des Plantes de Nantes, 12 octobre 2012 L'oiseau était posé parmi les fleurs. Oiseau d'automne à tête rouge de bruyère, à gorge de feuille brune, à dos de champ fraîchement labouré. Faisan peut-être, ou bien tétras, je ne saurais le dire. Il était...
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Bancs d'automne
"Le désespoir est assis sur un banc" - Jacques Prévert Par ces jours bruineux d'automne, on ne vient plus guère au jardin, qui lentement se dévêt, tournoyant dans ses feuilles et se poudrant d'or mat. Et plus personne ne s'assied sur les bancs humides...
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La porte
Car on l'a retrouvée, cette porte qui mène de l'autre côté du miroir du jardin du chemin de la ville ou du ciel. On l'avait toujours su, qu'elle attendait quelque part que nous passions près d'elle. Un peu usée un peu vieillie un peu ternie ensommeillée...
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Les raisins obstinés
Il m'avait dit, le jardinier du jardin des Plantes, que les vendanges seraient bonnes. C'était au printemps. Mais à l'automne j'ai trouvé les raisins noirs et desséchés. Personne n'était venu les cueillir, et ils étaient morts, là, d'infructueux oubli....
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Le Promeneur
Jardin des Plantes - Nantes En ce premier novembre où nous nous tournons vers les morts en leur offrant des fleurs vivantes, j'ai repensé au Promeneur. C'est l'un des personnages les plus curieux et les moins connus de ce jardin d'Eden qu'on a planté,...
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Par les armes du rêve
Saint-Nazaire - Blockhaus de la base sous-marine Je l'avais si souvent rêvé, enfant, ce vol de ballons colorés qui m'aurait emmenée au loin, dans un souffle de fleurs et d'ailes, par dessus les rivières et les mers, comme Nils Holgersson. C'était un de...
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Traînée de vie
Sur le bitume ce fut d'abord une trace modeste. Quelques brins d'herbe tendant le cou, hésitants, un souffle de désir qui dansait sous la pluie, une tête pointue qui grignotait le gris, et la lente poussée d'un dos qui voulait se faire place, déroulant...
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Journées douceur
Journées douceur, disait ce soir la vitrine aux étoiles... Journées douceur. Et justement, c'était hier, et aujourd'hui, et encore demain, et même après-demain... c'était maintenant, juste maintenant. Je me suis arrêtée, la pensée empapillonnée par la...
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Rue d'Orléans le 9 décembre
Rue d'Orléans, hier soir, il faisait sombre, il faisait froid. L'un portait un escabeau taché de peinture et de plâtre, l'autre, chaussé de bottes épaisses, portait des sacs bien lourds qui le faisaient tenir voûté. Ils écoutaient, immobiles, avec une...
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Regarde le ciel
Tant de messages autour de nous, sur les affiches ou sur les murs, tant de conseils, sages ou fous, sournois appels de commerçants, traces oubliées par les jours, injonctions de passants anonymes... — Regarde le ciel..., me disait ce mur gris. — Oui,...