Un (petit) miracle
Je passais Ile de Nantes. Du côté du Hangar à Bananes.
Soudain... J'ai cru avoir mal vu d'abord... mais non, dans la vitrine en rénovation, c'était bien un bidon d'eau de Lourdes. Une sorte de jerrican comme on en utilise parfois pour l'essence. Mais on lisait très bien : Lourdes.
L'eau avait-elle servi à faire le café, ou devait-elle aider à nettoyer l'étagère poussiéreuse ? Devait-elle attirer la faveur du ciel sur le bar à venir – car ce serait sans doute encore un bar qui allait s'ouvrir là ? Ou bien n'était-ce qu'une facétie ? Comment savoir ?
Un rayon de soleil éclairait la sainte Vierge et prêtait à la scène un petit air de Cène.
C'était une nature vive, naïve et drôle, à la fenêtre à malices de ce qui ne serait bientôt plus qu'un bar de nuit du Hangar à Bananes...
Je l'ai pris comme il m'était donné, cet infime miracle du quotidien.
Avec amusement et avec gratitude.
Car aux petits miracles du quotidien nous devons la joie, la légèreté et la fantaisie, qui sont l'eau sainte de la vie.