Un après-midi à la campagne
Du mérite ? oui, j’en ai eu, évidemment… Une chaire d’université, et une oeuvre, oui… ce qu’on appelle une oeuvre… ajoutons quelques prix prestigieux, la notoriété, peut-être même la célébrité… Un beau parcours, pour une fille de petits commerçants… mes parents auraient été fiers, comme vous dites, s’ils avaient vécu assez pour le voir. Alors, oui, c’est sans doute ce qu’on appelle réussir. Ce que j’aurais appelé réussir, autrefois, ce que j’aurais souhaité par-dessus tout. Mais, voyez-vous, l’âge nous éloigne de nous-mêmes, et fait de nous les juges les plus sévères de ce que nous avons été. Plus sévères, sans doute, qu’aucun Minos ne le sera jamais, au soir de la pesée des âmes, car nous n’oublions rien. A quoi a-t-elle tenu, au fond, ma réussite ? [...]
Suite du récit à lire sur mon blog de nouvelles cheminderonde.wordpress.com