Soir d'automne en banlieue
"Je n'ai pas oublié, voisine de la ville
Notre blanche maison, petite mais tranquille ;
Sa Pomone de plâtre, et sa vieille Vénus
Dans un bosquet chétif cachant leurs membres nus,
Et le soleil, le soir, ruisselant et superbe..." (Charles Baudelaire, Tableaux parisiens)
Car la terne banlieue, voisine de la ville, a aussi ses soirs doux, et ses bancs solitaires, ses réverbères ardents, et ses automnes en feu, près des pavillons de parpaing et des terrains de sport.
Et la beauté, cette flâneuse de la vie, ne s'en tient pas aux lieux qu'on lui désigne, mais sait s'asseoir partout sans se faire remarquer. Et nous attendre. Et nous faire signe aussi, à nous qui faisons route à l'ombre, sur les chemins étroits de notre quotidien.