Regarde le ciel
Tant de messages autour de nous, sur les affiches ou sur les murs, tant de conseils, sages ou fous, sournois appels de commerçants, traces oubliées par les jours, injonctions de passants anonymes...
— Regarde le ciel..., me disait ce mur gris.
— Oui, lui ai-je répondu, oui, regarde le ciel... Regarde le ciel quand tu traverses le chantier, parce qu'il faut toujours regarder un peu plus loin, un peu plus beau. Regarde le soleil, quand tu prends l'escalier de ciment. Regarde l'arbre, quand tu grimpes à l'échafaudage. Et regarde la mer, quand il fait gris sur le trottoir. Mais regarde aussi le chantier, regarde l'escalier, regarde le trottoir, regarde la poussière.
Regarde celui qui te dis de regarder le ciel. Et regarde celui qui ne voit plus le ciel.
Regarde tout ce que tu vois, ciel, objets ou passants, toujours, comme s'ils étaient toujours tout près de toi. Comme s'ils avaient toujours quelque chose à te dire. Ou plutôt, comme s'ils étaient, toujours, eux-mêmes le message.
Regarde.