Les raisins obstinés
Il m'avait dit, le jardinier du jardin des Plantes, que les vendanges seraient bonnes. C'était au printemps.
Mais à l'automne j'ai trouvé les raisins noirs et desséchés. Personne n'était venu les cueillir, et ils étaient morts, là, d'infructueux oubli.
Quoi de plus triste qu'une promesse qu'on dédaigne ?
Et puis il y a eu cette tempête, ce vent qui les a secoués comme grelots,
cette pluie qui les a couchés sur le sol comme en prière,
cette boue qui les a accueillis et pétris.
Ils se sont ressemés, les raisins qu'on avait dédaignés.
Quoi de plus obstiné qu'une âme qui espère ?