Les noeuds
J'ai vu cet arbre dont les branches se tordaient en noeuds compliqués. Vert et souple comme une couleuvre de l'Erdre, il se penchait sur l'eau, attachant étroitement ses bras noués d'arbre vivant aux bras noués de son reflet d'arbre mort.
Il se tenait devant moi sur le chemin comme un problème. Comme un dédale clos de problèmes. Le noeud gordien du bois, du ciel et de l'eau. L'empoignade de l'infini. Les deux mains en prière d'hier et de demain. La lutte à main nue de l'illusoire et du réel. La griffe des éléments à eux-mêmes agrafés.
L'arbre aux noeuds était sous ses bosses de mousse verte et ses détours d'ombre brune comme une calme évidence dans le chant des oiseaux et le frisson de l'herbe. Une sorte de ruban de Moebius sauvage et tourmenté qui n'aurait rien eu à prouver. Car l'infini est donné à ceux qui tournent, sans penser, sur eux-mêmes. Passants contraints de suivre des chemins qui avancent, nous n'en avons que l'image, et, toujours, le regret.
L'arbre aux noeuds était sous ses bosses de mousse verte et ses détours d'ombre brune comme une calme évidence dans le chant des oiseaux et le frisson de l'herbe. Une sorte de ruban de Moebius sauvage et tourmenté qui n'aurait rien eu à prouver. Car l'infini est donné à ceux qui tournent, sans penser, sur eux-mêmes. Passants contraints de suivre des chemins qui avancent, nous n'en avons que l'image, et, toujours, le regret.