Le poussin et son jardinier
Je suis repassée, tout à l'heure, près du poussin géant que Claude Ponti a affalé de sieste, le temps d'un été, dans notre beau Jardin. Il y avait longtemps que je ne l'avais vu, mais il dormait toujours dans l'herbe son doux sommeil de poussin gras.
Un jardinier s'affairait, le coiffait, le rasait, l'étrillait, le rhabillait de frais. Garganpoussin dormait toujours, arrondissant son ventre, indifférent à tant d'efforts patients. Et eux, dans l'allée, les badauds venus photographier la star, ils commençaient un peu à s'impatienter. N'allait-il pas bientôt partir et s'effacer, ce jardinier lilliputien ? C'était bien long, tout ça...
Que voulez-vous ? On le sait qu'il en faut, du travail et des travailleurs, des efforts et des nains, et des petites mains, et des petits destins, pour que les poussins géants de ce monde puissent dormir à l'aise leur bonne sieste au paradis des Grands.
Mais on préfère ne pas les mettre sur la photo, les humbles jardiniers d'Éden.
D'habitude.