Le pont
L'ambulancier avait refermé doucement la porte. Et René sut qu'il était seul.
Pour la première fois depuis les longs mois d'hôpital où l'impossibilité de la solitude avait été comme l'envers réconfortant de sa totale et effroyable dépendance, il était vraiment seul. Il se sentit d'abord surpris que nul ne se portât à sa rencontre, chercha machinalement une infirmière qui ne venait pas, se souvint. Puis, regardant autour de lui, il s'étonna d'avoir pu vivre pendant tant d'années dans cet appartement qu'il reconnaissait mal. Tout lui semblait lointain, aussi bizarre et déplaisant que ses jambes immobiles, que son bras gauche raidi, que les mots déformés qui sortaient de sa bouche à demi paralysée. Il lui fallait tracer avec le fauteuil des chemins nouveaux sur la moquette usée dont le vert sali se creusait de sillons bruns [...]
Suite du récit à lire sur mon blog de nouvelles cheminderonde.wordpress.com