Le carrelage, la lumière, et le violon tout là-bas
Passage Pommeraye, on refaisait le carrelage. Et la lumière fascinée, virtuose et légère, dansait sur les carreaux comme une patineuse.
Un chemin nouveau, ça accroche toujours la lumière. A chaque fois, on croit que ça va s'en aller vers le ciel. Et puis dès qu'on y marche, la boue et la poussière nous ramènent à la terre, à la pesanteur de toujours.
Tout au bout du passage, juste où nous conduisait la coulée de lumière, jouait le violoniste. Celui qui porte un chapeau haut de forme pour mendier dans les rues. Celui qui a l'agilité d'un virtuose, et joue toujours si faux. Celui qui invente sans fin des airs nouveaux qui ne sont chaque fois que de vieilles rengaines. Celui qui nous donne toujours, malgré tout, un peu de cette joie qui veut danser sous les pas.