La tête dans les étoiles - août 2011
"C'est comme un jeu d'énigmes : assise à côté d'une ancre sur un rouleau de cordages, la Navigation contemple le lointain d'un regard tout à fait blanc, qui va se perdre dans les infinis" (André Pieyre de Mandiargues, Le Passage Pommeraye)
L'enfant du Passage, voyageur immobile gouvernant son navire solitaire, avance en des mers inconnues. Sa tête touche aux étoiles et ses yeux obstinément fixés sur l'horizon ont la creuse blancheur des désirs inassouvis. Car au Passage il n'y a que des murs, des miroirs, des grilles, et d'autres enfants tristes et ardents.
Quand j'ai pris cette photo, la boutique aux étoiles venait de fermer, et on installait à sa place un autre commerce. Contre le mur était déjà posée l'échelle destinée à décrocher les étoiles. Il fallait faire vite pour garder le souvenir de cette double allégorie, construite par l'alliance provisoire de la sculpture et du commerce : l'allégorie de l'enfant-navigateur enfermé, et des étoiles bientôt éteintes lui traçant un chemin de lumière.
C'était dans les cheveux du même enfant que j'avais découvert l'araignée, un peu plus tôt.