La route
Après la pluie, on jette un coup d’œil au-dehors : au miroir de ses flaques la route est bleue comme rivière. Au flanc de la vallée elle chemine en ses méandres, doucement chatoyante.
On pourrait quitter le village.
On pourrait suivre ce ruban qui tremble en s'étirant comme un beau fil d'Ariane.
On pourrait s’en aller très loin, peut-être jusqu’au ciel, en passant par les bancs de nuages.
Vers les villes immenses où palpite le temps.
Vers les montagnes ou vers les mers
Vers les déserts ou vers les îles.
Ou même nulle part, juste aller au hasard, en se laissant porter par les routes si bleues où l’on irait comme poissons luisants, tout doucement, entre les vagues.
Et puis on referme la porte, il n’y faut pas songer.
L’essence est chère et tout ça c’est du rêve.
C’est ici qu’est la vie.
Et puis voilà.
C’est ici qu’est la vie.
Et puis voilà.