La pluie
La pluie de ses doigts gris
tambourine une valse
mélancolique et lente,
la valse de l'été
qui ne viendra jamais.
Et dans ses mains légères,
elle enferme le jour
qui se prend à pleurer
comme un poisson captif,
comme un oiseau en cage.
Patiente elle bat
le pouls lent de nos heures,
murmure une chanson
qu'égrène chaque goutte,
que berce chaque feuille.
Tant pis, dit-elle au jour
de sa voix d'ombre fraîche,
Tant pis, dit-elle au merle,
cherche en toi la lumière,
et vole un peu plus haut.
Douce pluie, sage pluie,
Source calme du ciel,
Ecris-le sur les vitres
et sur toutes les toiles :
le bonheur est en nous.
Et de tes ongles fins,
de tes pinceaux de soie,
fouille au fond de nos âmes
pour trouver le soleil
- et la joie qui s'y cache.