La lézarde

Publié le par Carole

chat-trompe-l-oeil-lezarde.jpg
Nantes - Chantenay - février 2014
 
 
Pour cacher le vieux mur on a peint un village, un vrai village faux, avec ses rues, ses murs, ses chats, ses escaliers et ses boutiques.
C'est si bien fait, on s'y croirait.
Un trompe-l'oeil, n'est-ce pas, c'est si joliment fabriqué pour tromper, qu'on prend à se tromper un vrai plaisir d'artiste.
 
Mais le mur a continué à vivre, à se rider, à se creuser, se lézarder. A se verdir, à s'emmousser, à se noircir, à se pissenliser.
Et la réalité, aveugle et obstinée, a refait son chemin zigzaguant sur l'image.
Maintenant, la fresque est toujours virtuose, le chat est toujours de gouttière. Seulement voilà : on n'y croit plus.
Dire qu'il a suffi de filer comme un bas le crépi mince, et d'y jeter deux grains de pissenlit en façon d'hellébore, pour semer le doute au village. Mettre à bas d'un éclair le décor impeccable.
 
C'est si souvent – n'est-ce pas ? – qu'une mince lézarde suffit à secouer tout l'édifice d'une belle illusion. 

 

Publié dans Nantes

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
H
Au bout d'une rue, chez moi, on a peint un trompe-l'oeil racontant l'histoire de la ville. Ce qui m'a amusé c'est justement qu'on a aussi peint des fissures, des crevasses, des lierres, de la<br /> mousse et de minuscules herbes folles un peu partout simulant à l'avance le vieillissement de la pierre toute neuve.<br /> <br /> Le vrai est dans le faux, le faux est dans le vrai... comme la vie!<br /> <br /> Hélène*
Répondre
C
<br /> <br /> Ton trompe-l'eoile "confirme" le mien. Et il est sage, d'anticiper ainsi le passage du temps !<br /> <br /> <br /> <br />
O
Je me demande si la peinture et la lézarde du support ne donnent pas à l'ensemble un petit côté triste et poétique de nature à inspirer une plume talentueuse.
Répondre
C
<br /> <br /> Hum ? C'est le chat, je crois, qui a écrit l'article... on sent bien sa patte, non ?<br /> <br /> <br /> <br />
D
Brillant, ce texte. Je retiens le verbe.. se pissenliser. et oui, c'est souvent, même habituel les lézardes chez un individu.
Répondre
C
<br /> <br /> Se pissenliser aussi, c'est habituel, d'ailleurs... Un mot qui peut resservir, en effet.<br /> <br /> <br /> <br />
M
Dommage, en effet ! On aurait bien aimé rêver encore un peu, mais la réalité n'a pas fini de se rappeler à notre bon souvenir.
Répondre
N
Le chat, qui lézarde encore, me donne envie de ronronner pensivement...
Répondre
S
Il en est de même pour les gens qui se maquillent le coeur et le corps pour paraître jeunes et beaux. Le soir le miroir se craquèle et laisse apparaître les lézardes de l'âme
Répondre
A
Oh je l'ai loupé !<br /> Merci<br /> <br /> Il faut passer et repasser. Hier par un beau soleil, j'ai vu une sculpture à La Roche-Bernard que j'avais ignorée.
Répondre
C
<br /> <br /> C'est le mur du café qui se trouve à l'angle de la rue Blanqui.<br /> <br /> <br /> <br />
J
Tôt ou tard, le mensonge éclate au grand jour. La vérité n'est pas toujours facile à dire, mais tellement plus sûre !Amitiés. Joëlle
Répondre
C
"Leurs reins féconds sont pleins d'étincelles magiques...".<br /> J'aime votre chat au bord du mystère du Temps.
Répondre
R
... Tout l'édifice d'une vie, aussi, parfois ...
Répondre
C
<br /> <br /> Oui, souvent !<br /> <br /> <br /> <br />
A
On est cruellement déçu parfois lorsque la vérité apparaît, que l'on s'aperçoit qu'on s'est fait berner... malgré tout, on a rêvé un peu. Et comme j'aime beaucoup les trompe l'oeil qui justement me<br /> font rêver, si c'est un mensonge...tant pis, je continue d'y croire, à ce beau mensonge!
Répondre