L'envol
Devant le grand hangar des ateliers de Carnaval, on remarquait aussi cet immense cheval ailé et rose, destrier magnifique du défilé de l'an passé.
A le voir ainsi galoper dans le soleil du soir, l'aile sombre et l'oeil profond, ce cheval moulé sur les rêves formatés des studios Disney et les mythes plastifiés de chez Mattei, je me suis dit qu'il est grand, le pouvoir du rêve. Que son élan est toujours vivace, qu'aucune industrie culturelle n'en viendra jamais à bout, et qu'il est prêt, toujours, à nous entraîner plus haut - plus haut que ce monde de plastique Barbie et de beauté mondialisée. Prêt, comme jadis, à nous emporter vers le ciel.
Et qu'il suffirait, aux hommes d'aujourd'hui, d'ouvrir au rêve leurs yeux d'enfance, pour s'envoler, fût-ce sur un grand cheval rose aux muscles de poupée, comme ils chevaucheraient Pégase.