L'Empire du jeu

Publié le par Carole

empire-du-jeu-version-2.jpg
 
La foire est revenue cours Saint-Pierre, et avec elle l'Empire du jeu, petit Las Vegas en camion qui ce soir ouvrira ses portes de tôle à ceux qui croient pouvoir se fier aux hasards bien calculés du 261 et des machines à sous.
Mais toi, petit enfant, souverain secret du véritable empire du jeu, ce n'est pas là qu'est ton royaume. Tu cours tout près de nous très loin, sur des routes inconnues qui commencent dans l'ombre et finissent  en songe. Nul ne le sait, mais devant toi la ville se transforme. Il y fait bleu, il y fait blanc, il y fait rouge, il y fait clair, et si sombre pourtant, comme au fond de tes rêves. Tu cours sur des chemins qui s'en vont vers toi-même, en avant de toi-même. Des forêts de ténèbres s'égarent aux cailloux que tu sèmes. Des monstres te saluent, se courbant jusqu'à toi, pliant leurs longues jambes comme des branches pâles que tu froisses en passant. Des soleils et des mers se suspendent au ciel, pour tendre à tes côtés la toile des décors dont tu écris la pièce. Et des chiffres magiques te disent les secrets qui ne calculent pas.
Tu es le maître du monde qui ne vit que pour toi. Tu cours de toute la force de tes petites jambes. Pourtant, de ton empire tu ne feras jamais le tour. Car ton pays est vaste comme l'enfance, lointain comme l'espoir, profond comme le jeu, précaire et hasardeux comme la vie.

Publié dans Nantes

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
V
Une bien belle écriture avec une sensibilité qui me touche,<br /> Valdy
Répondre
C
<br /> <br /> Merci, Valdy, c'est ici ton commentaire qui me touche, vraiment.<br /> <br /> <br /> <br />
A
Un pays vaste comme l'enfance que l'on porte en soi, quand on ne l'a pas muselée. Quelle merveille aussi que d'avoir l'infini pour porter la découverte.
Répondre
C
<br /> <br /> Mais l'enfance, n'est-ce pas un autre mot pour l'infini ?<br /> <br /> <br /> <br />
E
Que ce petit court toujours dans son royaume d'enfance , dans ses rêves et ne se laisse pas happer par l'implacable férocité de ce monde d'adulte .Qu'il garde son regard toujours. Un très beau<br /> texte Carole . Bonne soirée, bisous
Répondre
C
<br /> <br /> Merci, Erato. Tu exprimes bien l'essentiel dans ton commentaire.<br /> <br /> <br /> <br />
P
Bonsoir Carole,<br /> Je découvre ton univers et ta plume magnifique qui court sur la magie de l'enfance . Un long chemin d'apprentissages qu'on souhaite ne pas voir pollué ou détruit par une consommation inutile de<br /> lumières propres à l'écarter de ce qui fait la richesse du rêve ...<br /> Merci Carole,bise, Plume .
Répondre
C
<br /> <br /> Merci, Plume. L'enfance est un bien fragile, en effet, à préserver au fond de soi.<br /> <br /> <br /> <br />
J
Bonjour Carole ! Très jolie et poétique exploitation de ce cliché, j'aime bien ce que tu en dis... Ta plume est belle et si vraie... Bien à toi, jill, bizzz
Répondre
C
<br /> <br /> Merci Jill,<br /> <br /> <br /> bises à toi aussi !<br /> <br /> <br /> <br />
G
Qu'il reste dans son rêve de l'enfance, mais espérons par la suite qu'il ne s'accroche pas aux lumières artificielles dans sa vie d'adulte
Répondre
C
<br /> <br /> Gérard, tu exprimes exactement ma pensée !<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
E
j'aime infiniment, ta rêverie, et ce petit bonhomme qui va avec enthousiasme vers l'inconnu<br /> et malheur à celui<br /> qui tue la candeur<br /> dans les yeux d'un enfant
Répondre
C
<br /> <br /> Merci, Emma.<br /> <br /> <br /> <br />