L'Adieu
Je les avais remarqués, tristement assis tous les deux sur un banc du parc. Ils se tenaient la main sans parler. Il y avait dans leur mélancolie ce je ne sais quoi qui signe les séparations, les grands deuils.
Alors quand, photographiant, sans conviction, un peu plus loin, les reflets de l'automne sur un petit étang , je les ai vus s'approcher de la rive, puis se serrer brièvement l'un contre l'autre, je n'ai pas pu m'empêcher d'appuyer sur le déclencheur.
J'ai appelé la photo "L'Adieu". De cet amour peut-être aujourd'hui ne reste-t-il que cette image trouble où la lumière se mêle à l'ombre, et les fleurs éclatantes aux silhouettes grises et brouillées des amants.