Hirondelles
Ecole maternelle de l'avenue de la Gare - Selommes
Enfants de ce village, vous vous envolerez.
Comme les hirondelles vous quitterez le nid un matin froid pour aller bien plus loin, au bout de votre route d'oiseaux.
Alors, écoutez bien : emportez avec vous un grain de terre, un coin de pierre et un brin d’herbe, gardez-les dans vos cœurs bien profond comme au creux d’un jardin, laissez-les grandir en secret jusqu'à ce qu'ils forment le sentier sous vos pas, la maison devant vous, et la clé dans vos doigts.
N’allez pas oublier ce que je vous dis là,
dans votre grand désir de voir le monde,
n’allez pas partir l’âme vide,
n’allez pas perdre le chemin,
n'allez pas risquer de trouver porte close.
Un jour vous reviendrez,
ce sera peut-être seulement en rêve,
mais vous reviendrez. Vous reviendrez car on revient toujours à son enfance, je vous le dis, moi qui ai été enfant ici, tout près dans la maison fermée, dans le jardin ruiné que vous voyez mourir au bout de l'avenue des vieux tilleuls. Dans la demeure voisine, où n’entrent plus que la nuit et les longues araignées d’ombre qui filent et tissent la toile pâle de ma mémoire où se prennent, insectes lents toujours vivants, les mots enfuis, les paroles d'avant. Je vous le dis, moi qui reviens, souvent, jouer dans le jardin fleuri, rêver sur le balcon verni, et lire, l'été, à la fenêtre, dans le grand fauteuil rouge, les livres d'autrefois, tandis que glissent sous le toit les jeunes hirondelles.
mais vous reviendrez. Vous reviendrez car on revient toujours à son enfance, je vous le dis, moi qui ai été enfant ici, tout près dans la maison fermée, dans le jardin ruiné que vous voyez mourir au bout de l'avenue des vieux tilleuls. Dans la demeure voisine, où n’entrent plus que la nuit et les longues araignées d’ombre qui filent et tissent la toile pâle de ma mémoire où se prennent, insectes lents toujours vivants, les mots enfuis, les paroles d'avant. Je vous le dis, moi qui reviens, souvent, jouer dans le jardin fleuri, rêver sur le balcon verni, et lire, l'été, à la fenêtre, dans le grand fauteuil rouge, les livres d'autrefois, tandis que glissent sous le toit les jeunes hirondelles.