Grilles
En te voyant j'ai pensé : "De quelles grilles es-tu vraiment prisonnier ? De ce rideau de fer qui s'est fermé sur toi, ou de ces barreaux d'ombres tatoués sur ton corps et qui revêtent, grise cotte d'illusions, ta nudité fragile ? Tu te tiens droit pourtant, toi qu'on habilla de grillage."
Habitudes, certitudes, névroses et soumissions... Nos chaînes les plus lourdes, nous les portons à même la peau de nos vies. Et les barreaux cerclant de fer nos âmes errantes nous sont aussi nécessaires que les baleines trop serrées de leurs corsets l'étaient à nos aïeules, dont le corps s'écroulait quand on les délaçait.
Nous rêvons d'écarter nos chaînes, de fuir vers l'horizon. Mais saurions-nous aller libres sans tituber, au grand soleil de vérité, au grand vent d'infini ?