Fragile

Publié le par Carole

fragile
 
Fragile la mendiante assise dans la rue
Fragile la vieillesse quand misère la veille
Fragile le soleil quand un pauvre y a froid
Fragile la rue claire où se pose l'angoisse
 Fragile le bonheur qui ferme sa fenêtre
 Fragile le passant qui ne s'arrête pas
Fragile la boutique quand la faim la regarde
Fragile un monde riche où le malheur prospère
Fragile l'avenir quand détresse fait loi
Fragile notre amour quand charité se tait
Fragile toute vie quand une vie se meurt
 - Et fragiles les mots quand on ne sait que faire.

Publié dans Fables

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J
Carole merci, oui le mot voyeurisme m'a frôlée mais ayant avant lu et regardé ton travail j'ai compris.<br /> En effet les mots "fragile ne pas retourner" sont là comme choisis par cette femme qui penche la tête vers nous.<br /> Recadrer cette photo? Oui pour nous recadrer...<br /> Ta façon de voir est attentive.
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J
Une pièce un sourire j'aurais pu le faire...<br /> prendre la photo de "Fragile" même vue de dos je n'aurais pas osé pourtant témoigner, réveiller les consciences est nécessaire...que faire?<br /> Tout est si fragile.<br /> "Fragile,ne pas retourner", rester derrière, se mettre en face, ne pas se retourner,s'asseoir sur la fragilité pour adoucir son assise, a-t-elle pu avant de s'asseoir sur ce carton manger la pizza<br /> qui était à l'intérieur?<br /> Cette photo sans votre poème Carole serait misère solitaire<br /> mais vous avez partagé votre regard et je sens combien sont "fragiles les mots quand on ne sait que faire" face à tant de misère!
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C
<br /> <br /> J'ai hésité un moment en effet. Habituellement, je ne photographie pas les gens, ou vraiment de loin, en silhouettes, parce que je n'aime pas le voyeurisme. C'est donc exceptionnel parmi mes<br /> travaux, cette femme vue de dos, certes, mais de près. Ce qui m'a incitée à le faire, c'est ce mot "fragile", qui était tellement fort symboliquement : en fait, c'est lui, c'est ce mot, que j'ai<br /> photographié. Et ce qui m'a "décidée" à saisir l'appareil (je l'ai toujours en bandoulière, il faut dire), c'est ce passant portant un sac avec le mot "Vie"... Lui aussi est sur la photo Je<br /> pourrais du reste recadrer très serré en ne gardant presque que cela : le choc des deux mots. Un témoignage, oui, car peut-on aujourd'hui traverser une ville sans rencontrer partout la misère et<br /> les misérables ? Je pense que nous sommes revenus au temps des "Misérables", cela m'affole. <br /> <br /> <br /> <br />
M
Fragile... c'est tout à fait ça !<br /> Tout ces gens trop fragiles pour comprendre le fonctionnement de notre monde et que la société rejette simplement sur un bord de trottoir ...<br /> => http://t-photographe.over-blog.com/article-encore-un-matin-un-matin-pour-rien-87087935.html
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C
<br /> <br /> Et ils sont de plus en plus nombreux à être fragiles... c'est pourquoi j'ai écrit que c'était ce monde lui-même, en définitive, qui était "fragile". <br /> <br /> <br /> <br />
S
Je prends cette réalité de la misère avec impuissance. Qui éradiquera la faim dans le monde et dire que nous achetons des graines pour les oiseaux! Paradoxe de la fragilité. Merci pour ce texte qui<br /> me réveille à 5h sur cette réflexion. A bientôt. Suzâme
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C
<br /> <br /> Oui, nous sommes "dépassés", et c'est désespérant. Je te dis "à bientôt" moi aussi, bien que mes retards s'accumulent, car je manque de plus en plus de temps pour tenir mon blog.<br /> <br /> <br /> <br />
E
Ta photo est émouvante et symbolique , ton regard l'a bien perçue.Quelle fragilité la condition humaine , un coup de vent et voilà l'être humain réduit à néant. Que sera demain , ce demain si<br /> fragile.<br /> Belle soirée Carole
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C
<br /> <br /> Rien de plus fragile qu'un humain, car il n'est rien sans la société qui le fait exister. Mais rien de plus fragile non plus qu'une société, quand elle défait les liens qui doivent unir les<br /> hommes qui participent à son existence...<br /> <br /> <br /> <br />
B
Merci de nous rappeler par ce beau poème la fragilité d'êtres humains jetés hors du système et tant d'argent, tant d'argent si mal réparti ! Je rage quand je croise ces pauvres gens, je donne<br /> souvent une pièce, un sourire, mais c'est une goutte d'eau dans la mer...
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C
<br /> <br /> Oui, une goutte d'eau, mais qui souvent met une goutte de joie dans les yeux de celui qui reçoit.<br /> <br /> <br /> <br />
V
Mais tant de force dans ce poème.<br /> Bravo
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C
<br /> <br /> Merci, Valdy. Je voulais juste écrire quelques mots pour "casser" la croûte d'indifférence qui gèle nos coeurs trop habitués à ces spectacles.<br /> <br /> <br /> <br />
C
"Fragile, Ne pas retourner." Si, il faut se retourner vers eux et les regarder ainsi que vous le faites.
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C
<br /> <br /> Merci, Catheau, d'avoir lu entièrement l'inscription du carton. <br /> <br /> <br /> <br />
Q
Si fragiles... et nous, impuissants.
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C
<br /> <br /> Et tous fragiles, au fond.<br /> <br /> <br /> <br />
V
Comme c'est beau... Oui, elle est attendrissante cette photo d'une vieille femme assise sur un cageot et sur un carton portant la mention "Fragile"... Et tes paroles sont si vraies ! Bonne soirée,<br /> Carole.
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C
<br /> <br /> Beau - ou triste ?<br /> <br /> <br /> <br />
M
La vie est d'une terrible insolence avec cette femme et vous en parlez avec beaucoup de tact. Une pièce et un sourire ce n'est pas grand chose mais chacun peut le faire.
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C
<br /> <br /> Ce "fragile" m'a semblé résonner un peu comme un avertissement - un de ces mots que la vie place devant nous "par hasard" (mais le hasard est un grand artiste) pour nous "secouer". Il est<br /> important de donner, mais une pièce de monnaie dans un océan de pauvreté, ce n'est presque rien. On peut aussi donner de son temps, comme bénévole. Mais il me semble qu'il y a dans cet incroyable<br /> déferlement de la pauvreté, en pleine modernité, auquel nous assistons depuis au moins deux décennies, quelque chose qui dépasse les individus, et doit amener à s'interroger sur les choix de nos<br /> sociétés pourtant encore très prospères.<br /> <br /> <br /> Merci, encore une fois, Marisol, pour vos lectures attentives.<br /> <br /> <br /> <br />
G
Je ne sais pas si tu as l'oeil fragile mais aiguisé c'est sur !
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C
<br /> <br /> Merci, Gérard, mais mon oeil est bien moins exercé que le tien.<br /> <br /> <br /> <br />
H
¨Fragile<br /> ne pas retourner¨<br /> <br /> On dirait un avertissement pour parler doucement d'une âme...<br /> <br /> Hélène*
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C
<br /> <br /> Un avertissement, c'est exactement ce qu'il m'a semblé. La femme était vraiment très vieille. Finir sa vie ainsi, oui, cela existe...<br /> <br /> <br /> <br />
N
On pourrait croire que la photo suffisait, puisque tout y est, sauf la poésie qui vient de tes mots, et qui prend à la gorge.
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C
<br /> <br /> Merci, Nounedeb. C'est la misère qui souvent nous prend à la gorge.<br /> <br /> <br /> <br />
L
Toi au moins, tu as vu et tu témoignes. Quand la majorité passe son chemin...
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C
<br /> <br /> Témoigner, c'est l'un des objectifs que j'ai assignés à ce modeste blog du quotidien.<br /> <br /> <br /> <br />
M
D'une justesse effrayante, quand on arrive au stade où l'homme ne peut rien pour l'homme.
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C
<br /> <br /> Oui, cela fait peur.<br /> <br /> <br /> <br />
N
Bonjour Carole !<br /> Quel texte fort, poignant... Combien de personnes mourront de froid dehors cet hiver ? Bien trop comme toujours, mais comme tu l'écris si bien, on ne sait que faire.<br /> C'est très beau !<br /> Bises, bonne semaine à toi
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C
<br /> <br /> Juste un témoignage, après avoir vu cette très vieille femme. Merci, Naïs, à bientôt.<br /> <br /> <br /> <br />
M
J'ai oublié de te dire que le choix de tes mots est superbe, comme toujours (!) et que j'aime beaucoup te lire.<br /> Bizzouxx de Jeanne
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C
<br /> <br /> Ce "rajout" me fait bien plaisir, Jeanne. Merci infiniment.<br /> <br /> <br /> <br />
M
Je suis très émue de ce que ta plume me fait parvenir ! Voir de telles souffrances dans les rues de Nantes.. oui fragile est la vie, il faut peut pour se retrouver à la rue ! Mais que font nos<br /> responsables en fermant les usines, l'homme a besoin de travail pour faire vivre sa famille.. Trop d'ors sous les linteaux de l'état....
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C
<br /> <br /> Je crois qu'on voit cela un peu partout. Malheureusement cela ne préoccupe que les plus "fragiles", dirait-on... les coeurs s'endurcissent si vite.<br /> <br /> <br /> <br />
E
oui vraiment tu as l' oeil aiguisé, paparazza du quotidien
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C
<br /> <br /> Pourtant je vois assez mal en fait. Peut-être que je fais d'autant plus attention que j'ai du mal à bien voir ?<br /> <br /> <br /> <br />
J
Bonjour Carole... Ton oeil a encore frappé ! Fragile la vie ne tient qu'à un travail et son salaire... Voilà le gros souci du monde actuel... l'emploi pour tous ! Merci......
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C
<br /> <br /> Un monde qui ne semble plus tourner qu'autour du principe d'exclusion... <br /> <br /> <br /> <br />
J
Que faire ? Voilà une question qui me taraude depuis longtemps. Se sentir impuissant, est-ce une marque d'orgueil ? Amitié. Joëlle
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C
<br /> <br /> Non, pas d'orgueil, je ne crois pas. Nous avons une empathie presque naturelle avec la souffrance d'autrui. L'habitude et le conformisme nous en éloignent.<br /> <br /> <br /> <br />
T
C'est notre société qui est fragile , elle en pense qu'à l'argent , ces liasses de papiers et oublie les plus fragiles d'entre nous<br /> Dans mon association , ils arrivent par centaines<br /> Bon et doux Lundi CAROLLE<br /> <br /> Bisous<br /> <br /> timilo
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C
<br /> <br /> Oui, un monde qui rend tant d'homme malheureux est bien fragile.<br /> <br /> <br /> Merci d'aider les déshérités, Timilo.<br /> <br /> <br /> <br />