Envol
Voilà. C'est fini. L'exposition est terminée. On démonte aujourd'hui les beaux livres volants que Claude Ponti avait lancés dans le ciel du jardin des Plantes comme des albatros. On couche à terre les grands mâts qui les emportaient dans les airs. Voilà qu'elles gisent dans la boue, les vastes ailes chargées de mots, avant d'être embarquées dans ces lourdes caisses aveugles où l'on enferme pour toujours les expositions mortes.
Tant pis...
Sur les chemins qu'ont ouverts les oiseaux, toujours d'autres oiseaux repassent. Et lorsqu'un livre est allé une fois dans le ciel, toujours un lecteur y revient, tournant les pages qui s'en vont comme des nuages au voyage de la vie.