Coeur de cicatrice
Le tronc avait fléchi, jadis, quand on avait tranché la branche, il avait gémi d'âcres larmes de sève, il avait hésité, puis s'était redressé. Et maintenant, au miroir retourné de sa grande cicatrice, l'arbre portait bien haut son coeur en écusson.
Porter son coeur en bouclier sur la peau couturée d'une ancienne blessure. Se sculpter dans le bois ébranché de ses plaies. Passer la porte de douleur. Et prendre forme d'âme.