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Le vent

Publié le par Carole

Le vent
Le vent le vent le vent le veut. Tout se soumet au vent, tout s'en va dans le vent, tout se perd dans le vent, les chênes, les éléphants, et les gens comme ils sont. 
 
Pourtant
cela arrive quelquefois
que la simple fleur du trottoir, au fort de la tempête, nouant tous ses pétales en corde, s'amarre à elle-même pour ne pas disparaître...
que la simple fleur dénudée, dans le vent sale et fou qui balaie à nos portes, lutte et résiste pour rester une fleur...
... alors le vent, le vent qui n'aime pas ceux qui vont avec lui,
le vent l'épargne et le vent la ressème,
tandis que, despotique et furieux, il rue et il s'acharne sur tous ceux qui se sont envolés. Loin d'eux-mêmes.
Les jetant
et les dispersant
au néant.
 
Le vent

Publié dans Fables

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L'orage

Publié le par Carole

    C'était l'orage qui l'avait réveillée.
   Elle dormait si bien, d'habitude. Si profondément. Olivier en plaisantait souvent : Rien ne pourrait te réveiller, pas même un tremblement de terre. Tu dors à poings fermés.
    À poings fermés - quelle drôle d'expression. Serrait-elle vraiment les poings quand elle dormait ? C'était bien laid, alors... et pour se protéger de quoi aurait-elle ainsi fermé ses poings ? Jamais elle ne faisait le moindre cauchemar.
    Olivier se trompait... mais, vraiment, cet orage était terrible.
   Par la fenêtre ouverte c'était comme si quelqu'un s'était engouffré, secouant le rideau et cognant au carreau. Une forme agitée et furieuse qui voulait qu'on l'écoute, et qui soufflait le froid et la pluie.
    — Olivier, murmura-t-elle. Olivier...
    Soudain, elle s'aperçut qu'elle était seule. [...]
 
Suite du récit à lire sur mon blog cheminderonde.wordpress.com

Publié dans Récits et nouvelles

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Ombres

Publié le par Carole

Ombres
On se retourne au son d'un accordéon dans la nuit. Et tout à coup, sous le pont qu'on vient de passer, il y a ces ombres qui dansent.
Des gens qui se sont rassemblés là, sans qu'on sache pourquoi. Qui sont venus, tout simplement, danser ensemble par un beau soir d'été. Des gens qui sont heureux.
Leurs ombres glissent sur l'eau sombre, mais ils ne semblent pas les voir. Tournant et s'enlaçant, ils savourent insouciants leur part de bonheur et d'été, tandis que sur l'écran que leur tendent les murs leurs ombres dansent en noir un étrange tango.
Un peu plus loin, un petit garçon rêveur joue au ballon, silhouette perdue dans la lumière trop vaste d'un projecteur puissant.
Et on se dit, en s'en allant, que c'est le temps qui fait son show.
Le temps, ce drôle de marionnettiste qui découpe nos ombres dans la matière vivante de l'instant, et les agite déjà dans la nuit, tandis que nous croyons encore marcher dans la lumière.
 
Ombres

Publié dans Fables

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