Paradise

Publié le par Carole

capture d'écran

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Elle s'appelait Paradise.
C'était une petite ville où la vie était douce, sous le soleil ardent de la Californie, calme comme un ciel bleu, à l'ombre des sommets de moins en moins neigeux de la Sierra Nevada. Une ville américaine, pavillons et piscines, mobile homes et jardins, drugstores and pickup trucks. Un paradis coquet, un paradis modeste, un paradis banal, un paradis sans grâce, même pas un paradis pour tout le monde, juste un petit paradis comme un autre, bâti et rebattu à coup de dollars et d'efforts, et de gazole et de technologie. 
 
Peut-être qu'on la reconstruira, un jour, je ne sais pas.
Mais plus jamais elle ne s'appellera Paradise
Parce que l'Enfer, roulant ses flammes depuis les forêts assoiffées par des mois de sécheresse, dans le grand vent féroce du changement climatique, s'est déchaîné un soir sur tous ses pavillons et ses mobile homes, ses pickup trucks, ses drugstores, ses jardins, ses piscines et ses téléviseurs.
Et qu'il n'en reste rien. Que la fumée qui fait tousser les gens jusqu'à San Francisco, et la cendre emplissant les piscines, et la tôle noircie des pickups transformés en urnes funéraires, sur le bitume fondu des routes.
Et qu'elle pourrait bien devenir, un jour, 
pour eux,  les survivants de ce siècle étrange,
ce qu'elle est déjà,
en réalité,
pour nous, les vivants stupéfaits face aux ruines fumantes sur les écrans rougeoyants.
 
cette petite ville qui s'appelait Paradise :
 
le symbole du début de la fin - non du monde mais d'un monde.
Ce monde où l'on vivait si tranquillement cosy, au bord des routes, dans les drugstores et les pavillons, et jusqu'entre les planches des mobile homes, à regarder à la télé tous les malheurs des autres.
quand depuis si longtemps l'Enfer couvait sous le bitume, comme le feu sous les piscines, et la terreur sous les pneus en fusion, et la misère sous les dollars,
Quand on croyait encore qu'il serait si simple de partir, vers d'autres pavillons, d'autres drugstores ou d'autres mobile homes, rouler plus loin dans les pickups et tout recommencer. 
Sans rien changer.
 

novembre 2018

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M
Terrible! Je ne peux même pas imaginer ce qu'éprouvent tous ces pauvres gens!
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Q
Je ne sais que dire, qu'écrire... cette tragédie est terrible, et pourtant elle n'a pas ouvert les yeux à leur président...<br /> L'homme est de ceux qui se relèvent, mais pour combien de temps encore ?<br /> Pensées pour ceux qui sont là-bas... pensées pour ton fils et pour toi.
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L
Tu as évidemment raison, et cela parle à ceux qui acceptent de voir le monde tel qu'il est devenu, monde qui exige un changement en profondeur. Le consumérisme insatiable, parfaitement individualiste, jouisseur purement immédiat doit disparaître. Il nous faut redevenir humains, des humains qui ne sont pas le centre du monde, consentir à la tempérance et à la solidarité. On s'en trouve d'ailleurs bien plus heureux :-)
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N
Du chaos qui commence, la nature se remettra, à sa façon. Quel reste d'humanité en sortira?
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M
Comme quoi tout Paradis recèle sa part d'Enfer!
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E
Je suis une irréductible, je veux toujours être de ceux qui pensent que la Vie n'est pas tragique. <br /> Je sais que l'on me croit naïve, mais j'assume et persiste, même si évidemment je ne suis guère épargnée, comme nous tous. <br /> Ma famille en Californie vit avec la crainte du feu depuis toujours...<br /> L'humanité s'adaptera.
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C
Je te répondrai que oui, une partie de l'humanité s'adaptera.<br /> Sinon, mon fils vit justement en Californie, dans le nuage de fumée. D'où aussi ma sensibilité à cette question. Je trouve qu'on ne parle pas beaucoup, finalement, ici, de ce qui est d'abord une catastrophe climatique, dans une région qui certes a toujours été chaude, mais qui est devenue... brûlante.<br />
N
La fin est proche, oui.<br /> Nous allons tous disparaître.<br /> La terre s'en remettra...
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C
Non, pas tous, heureusement. Mais les victimes risquent d'être nombreuses. Je n'ai jamais pensé à une "fin du monde", mais à la fin d'une certaine façon d'être au monde. Je voulais seulement dire que le "paradis" (du mode de vie "américain", plus largement occidental), c'est déjà en train de finir, et qu'il va falloir maintenant faire face aux catastophes.
C
Du paradis à l'enfer, à cause des hommes... et non de Dieu.
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A
La Fin oui et on ne pourra pas dire qu'on ne savait pas. Depuis des années les scientifiques alertent, désespérément, en vain...<br /> Quelle catastrophe gigantesque faudra t-il pour qu'enfin la survie de la planète devienne LA préoccupation absolue et urgente, LA grande cause mondiale?
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J
Un paradis transformé en enfer par le feu… qui aurait dit que, un jour… ! Dans la nuit c'est très spectaculaire, hélas… Reconstruire ou pas, telle demeure la question !
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