Le Shtandart

Publié le par Carole

" Eh ! qu’aimes-tu donc, extraordinaire étranger ? — J’aime les nuages… les nuages qui passent… là-bas… les merveilleux nuages !"

" Eh ! qu’aimes-tu donc, extraordinaire étranger ? — J’aime les nuages… les nuages qui passent… là-bas… les merveilleux nuages !"

C'était hier. Nous voulions le voir avant son départ, le visiter peut-être...
Car c'était le Shtandart, venu à Nantes pour peu de jours - le Shtandart, la réplique du bateau de Pierre Le Grand - le tsar qui s'était fait charpentier.
Mais il était presque sept heures. Nous avons vu les derniers visiteurs remonter sur le quai.
Une mère près de nous, pour consoler ses enfants déçus qui s'obstinaient à ne regarder que lui, leur expliquait que les nuages, là-bas, au-dessus de l'estuaire, du côté de la mer, étaient splendides, qu'il fallait regarder les nuages, qu'ils étaient aussi beaux que le bateau.
Soudain nous avons entendu le moteur. Les matelots se sont affairés à détacher les amarres, à remonter les défenses. Et déjà le pilote, sur son petit canot, l'a poussé et tiré.
 
Il est parti vers les nuages, là-bas... le couchant l'a repeint de soleil un instant, puis l'horizon l'a retrempé de brume, et il a disparu.
Comme un bateau d'autrefois quittant le port, il est parti au loin, laissant à terre l'amer désir du large - et des nuages, là-bas.
Et nous, comme des enfants, qui courions sur le quai pour le suivre, dans les ombres du soir.
Le Shtandart

Publié dans Nantes

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