Trains fantômes
Lorsque j'étais enfant, dans le garage de mon grand-père, sous la maison où nous vivions heureux, tournaient chaque dimanche des trains minuscules et parfaits, des trains qui se croisaient, des trains qui se doublaient, des trains qui s'accordaient, en rond, en ovale, en ellipse, pour s'écarter puis se rejoindre, selon la délicate chorégraphie que leur dictaient les lois impeccables et subtiles de la raison, de l'harmonie céleste, et du bonheur terrestre. De gare en gare, traversant des villages aux vitrines pimpantes, escaladant des montagnes vert forêt, traversant des rivières bleu de ciel, saluant aux passages à niveaux des enfants aux joues roses en tablier d'école, des dames chapeautées qui promenaient leur chien, et des facteurs en uniforme qui distribuaient leurs lettres comme de petits bouquets, sur leurs rails ajustés ils s'en allaient en cercle [...]
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