Banc'al
Je l'ai vu au Jardin des Plantes.
Oh, certes, il n'aurait pas cassé trois pattes à un canard. Faisant le pied de grue, il attendait sur ses béquilles, incertain, vacillant.
Il était né pour ramper sur le sol, après tout, dans la boue et la paix, et voilà qu'il lui était poussé, au lieu d'une griffe de lézard, ce grand pied de statue qui voulait qu'il s'élève.
Nain affligé d'une patte de géant, il ne savait qu'en faire.
Banc'al - comme tant d'autres - il n'avait reçu du destin que ces dons incomplets qui nous font trébucher avant même d'avoir pris notre élan.