Robe de fête
Dans sa vitrine en aquarium, dentelle frissonnante entre deux murs pelés, elle attendait si frêle, tout au bord de l'hiver, la petite robe de fête.
Si tendre et si naïve près de son grand coeur rouge de fiancée Peynet,
qu'on aurait cru la voir tournoyer dans le vide, solitaire, immobile, entre ses propres bras.
Ridicule !
Et alors ? Et alors.
Quand on vit dans le gris, que l'amour est lépreux, que tout part en lambeaux,
c'est là qu'il nous éclaire, le grand coeur rougeoyant tournant comme un soleil.
Quand l'automne se traîne dans un dernier rayon où frissonne l'hiver,
c'est là qu'il nous la faut, la robe d'été clair, la petite robe de fête.
Pour danser ? Pour danser. Pour danser !