Maison de façade
Il y a des maisons comme cela.
Des maisons de façade, comme il y a des maisons de rapport.
Des maisons de théâtre, sans cour et sans jardin.
Des maisons-silhouettes, pour y loger des ombres.
Aussi étroites que médailles, des maisons qu'on ne peut regarder qu'à pile ou à face, mais jamais de profil.
Plates comme mensonges, serrées comme corsets, pendues dans les décors comme palais de carton-pâte, vacillantes et minces comme fil du rasoir.
On se demande pourquoi certains se font bâtir ces étranges demeures qu'ils ne peuvent habiter qu'à demi, en se pliant en quatre, et en prenant bien garde de toujours se tenir sur leur trente-et-un.
Mais qu'importe la profondeur, me direz-vous, pourvu qu'on ait la façade.