La colombe
Il y a des photos, comme ça, qu'on prend pour rien ˗ ou peut-être pour eux. Oui, qu'on prend pour eux, au passage - pour eux que l'on ne connaît pas, pour eux qui ne le savent pas. Simplement pour qu'elles restent posées en lieu sûr, la trace de l'humble sourire, la lumière bleue d'un après-midi de printemps, la douceur d'être deux dans le jour finissant, la blancheur fugitive de l'aile de la colombe.
Pour qu'il existe encore, quelque part, au lendemain de solitude, de fatigue et de pluie, ce petit brin de quelque chose qu'ils auraient pu appeler le bonheur.